Les époques changent, les mœurs aussi… Et avec notre temps, change également la publicité.
Romantiques, touchantes, souvent drôles, les publicités d’aujourd’hui savent créer un univers dans lequel souvent nous nous reconnaissons…
Et avant ? Et bien, avant c’était la même chose : les pubs reflétaient la culture de l’époque.
Un livre très drôle et « éducatif » nous fait plonger dans un monde où naïveté puérile, machisme primaire, humour mal géré (ou digéré), nous fait poser cette question : dans quel drôle de siècle vivaient-on avant ?
Annie PASTOR, Les pubs que vous ne verrez plus jamais
(éditions Hugo Desinge)
Voici quelques images très parlantes :
« Noël en famille »
La traduction de la réclame est la suivante :
« De 7 à 17 ans, les fusils Daisy feront de vos noëls des moments inoubliables !
Que vous soyez un débutant…. Ou un tireur confirmé, Daisy a toujours le bon fusil pour vous. Des années durant vous vous amuserez aussi bien à tirer au grand air, dans la cave, ou dans la salle de jeu en compagnie de Papa et Maman. »
… Tout un programme !
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« La belle époque ! »
… Quand pour rendre heureuse votre femme suffisait un aspirateur !
Avis à tous les maris en manque d’inspiration pour Noël : ne prenez pas exemple des années 60 !
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« C’est connu, les hommes ont du pif ! »
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« C’est chouette d’avoir une fille à la maison »
Le descriptif nous éclaircit sur l’image :
« Bien qu’elle soit une tigresse, notre héros n’a pas eu besoin de lui tirer dessus pour la mettre à terre. Après avoir jeté un regard sur son pantalon Mr Leggs, elle était consentante pour se faire marcher dessus. »
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« Avant, c’était légal »
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« Excusez-moi, quelle heure est-il ? »
Toujours la traduction pour vous, petits curieux :
« Est-ce qu’une femme séduisante vous a déjà demandé quelle heure il est ? Pourquoi ne pas lui donner un rappel ?
Toutes les 30 secondes, un nombre incalculable de fois par jour, cette montre en or affichera ‘C’est l’heure de baiser’ sur le cadran. Si vous cherchez une manière originale de briser la glace ou d’aller directement à l’essentiel, vous pouvez acheter ce bijou qui sera l’objet de nombreuses conversations. Attention, ne tentez pas de suivre le rythme imposé par cette montre ! »
A la sortie du livre « Du Rock et des Marques » d’Alexandre Sap, nous avons voulu rendre hommage au lien très étroit que la musique, et notamment la musique rock, entretien avec la publicité et, de ce fait, avec le public.
Quand vous demandez à quelqu’un de vous citer une musique de publicité, il vous répond le plus souvent DIM, DARTY ou NESCAFE, des publicités ayant des airs composés il y a plus de 30 ans. Ce qui veut donc dire que la musique c’est ce qui reste de la publicité quand on a tout oublié !
Les liens entre la musique et la publicité sont déjà anciens. Comme le montre J.R Julien (1989), ils prennent forme avec les vendeurs de rues pour s’imposer définitivement avec la naissance et le développement de la radio. Par la suite, les musiques investiront le cinéma et la télévision en accompagnant l’image publicitaire.
En 2011 Justice signe la bande son d’une vidéo signée Romain Gavras, pour la nouvelle campagne ADIDAS.
A l’origine Romain Gavras est contacté par ADIDAS pour réaliser le film de leur prochaine campagne publicitaire. C’est plus tard et après avoir écouté avec Justice une partie de leur prochain album, que Romain propose à Gaspard Augé & Xavier de Rosnay d’utiliser des extraits d’un de leurs nouveaux titres « CIVILIZATION » pour créer la bande son du film à découvrir ci-dessous.
En effet, depuis quelques temps, les chanteurs sont beaucoup plus ouverts qu’auparavant aux propositions de partenariats avec des marques.
Ils en deviennent même demandeurs. Ils sont à la recherche de nouvelles sources de revenus face à la baisse des ventes de disques liée au téléchargement sur internet.
Un bon exemple est donné par Iggy Pop (qui est maintenant plus une icône pub que punk) qui se produit, en début d’année 2012, dans une publicité pour SFR France.
La campagne »Take the stage » d’Adidas, des vedettes, des vêtements et des souliers… Et une musique écrite par le rappeur Wretch 32.
Cas très très récent, le duo explosif Heineken et Metronomy rend ses bouteilles vivantes : l’internaute peut vivre une expérience artistico-digitale en créant, au rythme des sons, sa propre création en 3D.
Pour mieux comprendre :
On l’aura compris, les vedettes de la musique, et notamment celles qui parlent à la « génération rock », possèdent de nombreux atouts marketing.
«Contrairement aux sportifs, l’artiste musical est moins soumis au résultat et possède une image plus propre et pérenne », avance Jean-Luc Bres, directeur du développement d’Universal Music France. « Aujourd’hui, ce sont les artistes qui rythment les tendances », estime Emmanuel Jayr. « De plus, ils incarnent tout un univers et y entraînent de nombreux fans amateurs de produits dérivés. »
On peut conclure cet article en se posant la question suivante : et si la différence entre les Sex Pistols et les Beatles ne tenait qu’à un cheveu ?